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La Cité de la Peur d’Alain Bérberian (1994)
Entre la palme d’or de Tarantino pour Pulp Fiction, des films marquants tels que True Romance, Le Roi Lion, Short Cuts ou encore Léon, l’année 1994 est recensée comme un excellent cru, et plus encore pour tout cinéphile qui se respecte puisque la plus culte des comédies françaises sort également en salle : La Cité de la Peur.
Odile Deray (Chantal Lauby) est l’attachée de presse du film d’horreur Red is Dead, présenté à Cannes. Malgré sa médiocrité le film devient un vrai phénomène lorsque ses projectionnistes se font tuer un à un. Odile Deray, qui compte bien profiter de ce battage médiatique, engage Serge Karamazov (Alain Chabat), un garde du corps séducteur et zélé, pour assurer la protection de Simon Jérémi (Dominique Farrugia), la star légèrement attardée du film.
Réalisé par Alain Berbérian, La Cité de la Peur est à ce jour le seul et unique film de la bande des Nuls, le célèbre trio comique formé par Alain Chabat, Dominique Farrugia et Chantal Lauby. On pouvait lire sur l’affiche de l’époque : « le film de Les Nuls ». Voilà qui résume très bien la tendance comique du film. Tout comme cette faute de grammaire typique, le film semble avoir été fait par des enfants. C’est toute la démarche de ces trois cancres dont le plaisir du premier degré et l’inégalable stupidité ne peuvent qu’être contagieux. C’est ce qui fait le génie de ce film qui divise : la Mecque du rire pour certains, le film le moins drôle du monde pour d’autres. Quoi qu’il en soit, force est de constater que La Cité de la Peur a atteint le statut d’œuvre culte, accompagné comme il se doit par une communauté de fans qui continue d’alimenter sa légende : une blague toutes les 20 secondes paraît-il.
Héritiers des Monty Python, dont ils se distinguent par leur french touch, Les Nuls ont atteint avec La Cité de la Peur le sommet d’un humour qu’ils étaient les seuls à maîtriser. Humour décalé, absurde parfois, premier degré souvent, drôle tout le temps, il faut reconnaître aux Nuls leur capacité à créer du comique à partir de tout et surtout de rien. Car si La Cité de la Peur n’a rien d’effrayant, elle a tout de drôle.
Mathilde Belin
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