La Casa de Papel | Chronique d’une obsession

Tout a commencé il y a deux semaines.

Un peu éméchée après un verre avec des potes, je reviens chez moi. Je retrouve mes colocs scotchées devant Netflix, comme souvent, et leur demande ce qu’elles sont en train de regarder. Pas de réponse. Les pauvres étaient concentrées comme jamais pour tenter de comprendre une langue que je n’ai pas reconnue au premier abord. Elles finissent par faire pause et par me dire « On a commencé La Casa de Papel ». Ah, ce truc dont j’entends parler partout depuis deux semaines ? A priori, les bribes de synopsis que j’ai entendues par-ci par-là ne me tentent pas plus que ça. Un braquage, de la violence, une enquête policière, c’est marrant cinq minutes quand on est friands de ce genre d’intrigue mais, bien que je sois bon public, ce n’est pas forcément mon cas. Ajoutez à ça des acteurs inconnus au bataillon et une langue dans laquelle j’en touche pas une…

C’est donc peu convaincue que je rejoins mes colocs dans le canap pour suivre le premier épisode avec elles.

Douze minutes.

C’est le temps qu’il aura fallu pour que je devienne complètement accro et que je comprenne, dans la foulée, que je pouvais faire une croix sur mes projets des prochains jours, déjà d’ordinaire victimes d’une procrastination chronique.

Après cette introduction beaucoup trop longue, rentrons dans le cœur de cette critique. Vous l’aurez compris, La Casa de Papel a été pour moi un véritable coup de cœur, voire même une obsession qui a occupé les trois journées (complètes) qui ont suivi ce jeudi soir.

La Casa de Papel

On va commencer par essayer de résumer ce bijou de série sans trop spoiler. Il s’agit d’une histoire qui se passe en Espagne, où une bande de petits criminels est regroupée par El Professor pour un projet plutôt… singulier. À la manière de Robin des bois 2.0, ce petit groupe va passer cinq mois à élaborer un plan parfait qui leur permettra de voler 2,4 milliards d’euros qui n’appartiennent techniquement à personne, puisqu’ils seront directement imprimés dans la maison mère, l’Hôtel des Monnaies. On suit donc les aventures de ces neuf personnages hauts en couleur (surtout en rouge…) durant le braquage, leur quotidien et celui des otages, l’avancée de l’enquête policière, le tout étant agrémenté de flash-backs réguliers racontant leur formation criminelle/colo de vacances.

La Casa de Papel

La série se déroule en 19 épisodes. Les 13 premiers sont déjà sur Netflix, et les 6 suivants sortent dès demain, donc même plus besoin d’attendre, tu pourras regarder tout d’un coup ! « 19 épisodes de presque une heure qui racontent quelques jours seulement !? Est-ce que ce n’est pas un peu tiré en longueur du coup ? » me demanderas-tu avec l’inquiétude de celui qui ne veut pas perdre son temps inutilement. Eh bien d’après moi, c’est là où la série marque le plus de points. Parce que les réalisateurs ont pris le parti de rentabiliser ces heures d’épisodes en développant, au moyen de flash-backs et de conversations révélatrices, des personnages complexes, passant au-delà des stéréotypes, et hyper attachants chacun dans leur genre. Et ça, il n’y a rien à faire, ça prend aux tripes ! Surtout quand ces personnages sont trimballés dans tous les sens dans une intrigue palpitante, riche en émotions, en rebondissements et en suspense.

Pour finir, bien que tu sois, j’en suis persuadée, quelqu’un de très droit et plein de principes, c’est peut-être une des seules séries où tu vas être du côté des « méchants », si l’on veut rester strictement manichéen. Mais vraiment. C’est-à-dire que la Police, l’inspecteur, globalement tous ceux qui vont essayer de mettre des bâtons dans les roues des personnages principaux (et surtout, surtout, Arturito, tu verras de quoi je parle), tu voudras leur mort et ’hésiteras pas à les traiter de hijo de puta à maintes reprises devant ta télévision. Et c’est là que se pose une question éthique intéressante, parce que c’est le concept même de bien et de mal et la notion de crime qui sont remis en question, sans vouloir faire de la philosophie à 2 francs 50.

La Casa de Papel

La série n’est bien sûr pas parfaite : on lui reproche le plus souvent un manque de cohérence, et des longueurs, puisqu’on peut penser qu’une intrigue de braquage se prête mieux au format film. Ça ne m’a personnellement pas gênée plus que ça. En termes d’incohérences, on a finalement tous un peu l’habitude de fermer les yeux là-dessus quand on regarde une fiction (on en parle des personnages qui voyagent plus vite que la lumière dans la dernière saison de Game of Thrones, par exemple ?), et la série est si bien rythmée qu’on en oublie facilement les éventuels rajouts scénaristiques peut-être pas forcément toujours indispensables.

Je n’en dis pas plus et je te laisse perdre passer, comme moi, les trois prochains jours devant Netflix. Fais-moi confiance, ça vaut le coup !

Ciao Bella !

 

Gaëlle Delaye

 

 

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