Apprentis Parents : des erreurs dignes d’un débutant

Qu’il est plaisant de se rendre au cinéma afin d’y regarder une comédie dramatique sans prétentions à l’heure où les films aux effets spéciaux sensationnels ne cessent de foisonner. Si Apprentis Parents accomplit la tâche du feel-good movie, le long-métrage demeure une grande déception.

Le film réunit à l’écran Mark Wahlberg et Rose Byrne qui incarnent un couple soudainement confronté à la question de l’adoption. Formés à devenir les parents « idéaux » et prévenus de la difficulté de ce qui les attend, ils s’attachent à Lizzy, une adolescente de 15 ans. Aussitôt, ils apprennent l’existence de son frère et de sa sœur. Le couple accepte, non sans quelques craintes, d’accueillir les trois enfants. Les mésaventures se multiplient très rapidement tandis que les amoureux connaissent bientôt un bonheur indescriptible : celui d’être parents.

Malgré un casting prometteur, les protagonistes surjouent en permanence. Leurs péripéties sont à l’image de leur jeu : démesurées. Un flashback nous montre le père dans sa jeunesse tuer accidentellement un homme par un lancer de balle tandis que, plus tard dans le film, un repas de famille vire au cauchemar puisqu’un feu s’allume au milieu de la table. Ces blagues loufoques auraient pu faire rire si leur redondance ne les avait guère rendues insupportables et totalement prévisibles. Beaucoup de blessures et de casse qui, à la longue, agacent. Il faut également souligner un humour discriminatoire totalement assumé qui met mal à l’aise. Les poncifs se multiplient au fur et à mesure que le film avance. Il est presque difficile de s’attacher aux personnages beaucoup trop stéréotypés, souvent réduits à un trait de caractère. On a droit à la grand-mère cool, à l’adolescente incomprise et on en passe et des meilleurs !

On regrette par ailleurs le point de vue trop idéaliste adopté par le réalisateur quant au sujet traité. Bien que le ton se révèle parfois dramatique, incitant même le spectateur à verser une larme, les personnages d’Apprentis parents vivent dans le monde des Bisounours où le rêve américain semble servi sur un plateau d’argent. Bien entendu, en tant que spectateurs informés, il fallait s’attendre au happy end et il faut admettre que ça fait du bien au moral ! En effet, le film a au moins le mérite d’amuser et de faire rêver toutes les générations !

                                                                                                                       Estelle Magalhàes

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