A fox in space – par Aliocha

A fox in space

Saison 1 épisode 1 : Don’t call me Star Fox

Une série issue d’une série?

Ordinairement, un film basé sur un jeux vidéo, ça fait froid dans le dos tant ça rappelle de mauvais souvenirs, mais ici c’est un travail incroyable qui est au rendez-vous. « A Fox in Space », ce n’est non seulement pas un film mais une série, basée sur tout l’univers de la franchise Nintendo « Star Fox ».  « Star Fox », c’est le nom de l’équipe de mercenaires dirigée par Fox McCloud (le renard à droite sur l’image). Ensemble, ils sauvent régulièrement leur galaxie, le système Lylat, contre les plans du Dr.Andross, un singe diaboliquement intelligent avide de pouvoir. Ce dernier sera l’origine de nombreux face à face entre Star Fox et Star Wolf, l’équipe de mercenaire rivale dirigée par le charismatique et sournois Wolf O’Donnel, le loup némésis de Fox McCloud. Ce ne sont pas moins de 8 jeux qui sortiront entre 1993 et 2016, formant ainsi une saga au cours de laquelle les membres de Star Fox affronteront tous ensemble de nombreux dangers, sans manquer à un seul instant une seule
rencontre qui parfois agrandira l’équipe.

« A Fox in Space » s’inscrit donc dans l’univers de Star Fox, mais décide de creuser toutes les pistes scénaristiques que le jeux vidéo a offert au cours de sa longue histoire qui a séduite le cœur d’une importante communauté de plusieurs générations de fans. Pourquoi Wolf O’Donnel traque-t-il sans relâche Fox MacCloud sans jamais pour autant décider de l’abattre une fois pour toute ? Qui sont les amis de Fox McCloud (eh oui, eux aussi ont leurs histoires !) ? Quel homme était donc son père ? Que s’est-il passé à l’académie militaire avant que la guerre n’éclat dans le système Lylat ? Qui était donc cette mystérieuse femme que Wolf O’Donnel aimait tant ?

 

Par où commencer?

Dans ce premier épisode, Fox McCloud tombe dans un piège sournois directement tendu par son plus grand ennemi et son ancien modèle, Wolf O’Donnel. Ce dernier a pour intention de le livrer à Andross, le savant fou qui a manqué plus d’une fois de réduire le système Lylat en cendre. Au cours de cette épisode, de multiples facettes de l’étrange relation de rivalité entre Fox McCloud et Wolf O’Donnel surgiront, tant au cours de discussions dans des bars remplis de criminels intergalactiques, que lors du face à face avec le Dr. Andross. Star Fox ayant appris la disparition de son capitaine par le plus grand des hasards, une course contre la montre s’enclenche, lançant la série sur autant de
suspens que d’excitation.

AA

Est-ce que je regarde un truc drôle ?

« A Fox in Space », c’est autant de moments de rires accessibles à tous, tant les personnages ont chacun leurs petits défauts, et le comique de situation ne manque pas, que de running gags qui feront se tordre de rire les fans de la série, comme la mystérieuse rumeur concernant les jambes de Fox McCloud. Je n’ai jamais joué à aucun des jeux vidéo, mais cet épisode à le mérite de me faire découvrir un nouvel univers fictif passionnant.

Mais ce sont aussi des moments plus ambigus, où la nature de certaines relations sont explorées, l’origine de beaucoup de rivalités et véhémences entre plusieurs personnages (quand on est une équipe de mercenaires prise au sein d’un conflit dans une galaxie, on ne rencontre pas que des amis), ainsi que des parties plus sombres voir traumatiques de certains personnages qui surgissent au cours du premier épisode, et l’auteur, par ses nombreuses publications sur ses sites, nous fais comprendre que le rire ne sera pas le seul au rendez vous dans cette série.

AAA

Un esthétique planétaire :

Le créateur de la série, Matthew Gafford, fait partie de ces artistes qui excellent dans tous les
domaines auxquels ils touchent. Ce dernier est autant scénariste que dessinateur, musicien,
animateur et réalisateur de quelques voix dans le court métrage. Bien évidemment, d’autres acteurs et artistes ont pu apporter leur petite pierre à l’édifice, principalement au niveau de la diversité des voix.

L’auteur a presque créée son propre mouvement artistique, tant l’esthétique de l’épisode est
soignée et réussie. Les lumières tamisées qui animent chacune des scènes donnent un cachet retro digne de années 80 à l’épisode. L’animation des personnages suit un rythme cohérent, plus rapide que des cartoons du milieux des années 90, mais beaucoup plus contemplatif que des séries de
dessins animés modernes. Les décors et les personnages se placent dans différents plans pour une même scène donnant l’impression que chaque moment est un véritable tableau. Les couleurs sont harmonieuses, et une teinte domine chaque instant apportant un cachet émotionnel faisant presque penser à un film de Dario Argento.

Au niveau sonore, l’épisode tout entier pourrait être écouté sans devoir visionner les images tant la piste sonore est soignée. Les voix des personnages prononcées par les acteurs correspondent à la perfection au tempérament des protagonistes. Les vocalises ont été filtrées par un effet qui donne l’impression que les voix ont été enregistrées vi a un magnétophone à bandes. Enfin, musicalement c’est l’apothéose. Les pistes musicales peuvent parfois ressembler à un jazz ambiant joué par un orchestre dans un bar enfumé et sombre lors de la prohibition américaine, et alterner avec des
morceaux électro remplis d’une tension harmonisée tirant parfois vers la synthwave.

 

Une série bien mystérieuse :

Aujourd’hui, la série ne compte officiellement qu’un épisode. Ce dernier est sorti le 26 avril 2016, soit il y a bientôt plus de 3 ans. À travers les commentaires, les fans expriment autant leur engouement que leur impatience quant à la parution de la suite de la série. L’auteur, dans une vidéo explicative qui dure près de deux heures, justifie cette longue attente par le soin qu’il accorde à un épisode, et par le dur labeur que demande l’animation et la composition musicale, ce qui constitue un argument plus que valable vu la qualité du premier épisode.

L’auteur se plait également à poster sur sa chaîne de nombreuses vidéo supposées appartenir à
l’épisode 2 en guise de teaser. Cependant, les fans ont rapidement constaté que la diversité des
intrigues abordées dans chacun de ces courts métrages était très, voir trop importante que pour être traitée dans un seul épisode.
Enfin, en effectuant quelques recherches, on trouve rapidement un Tumblr sur lequel plusieurs croquis et dessins de l’auteur sont postés… et mentionnent une centaine d’épisodes déjà parus. Ce blog est-il authentique ? L’auteur s’est-il trompé dans sa numérotation ? Est-ce une blague de sa part en réponse à l’impatience de certains fans ? Ou bien tout ceci n’est qu’un gigantesque puzzle
(Antoine Daniel et le Mystère des Internets ?) où les plus curieux finiront par trouver la suite de la série ?

A

 

-Aliocha, délégué Culture du Cinéphage.