Les Animaux fantastiques : Les Crimes de Grindelwald de David Yates

 

Warner Bros. nous gratifie en ce mois de novembre d’un nouveau film sur les sorciers les plus célèbres au monde. Presque 20 ans après le premier épisode de la saga « Harry Potter » et deux ans depuis la sortie des « Animaux Fantastiques », un second volet arrive dans les salles. La magie de la saga opère-t-elle encore avec ce nouveau volet ?

Le précèdent film avait pris l’initiative de sortir les sorciers de Poudlard et de les amener dans le New-York des années 20. Cela avait ainsi apporté une touche à la fois rafraîchissante et plus mature au film. Et si l’intrigue s’était avérée maladroite, le spectacle avait tout même pu être assuré grâce à des créatures originales et un rythme efficace.

Dans ce nouvel opus, Norbert Dragonneau reprend du service, cette fois-ci dans les rues de Paris, afin de traquer le sorcier Grindelwald, campé par un Johnny Depp qui se délecte de son rôle de vilain. Ce dernier se terre dans la capitale afin de recruter de nouveaux partisans à sa sombre cause. À moins que tout cela ne cache un projet bien plus sinistre…

C’est ainsi que l’on retrouve ce qui constituait certainement les meilleurs éléments du précèdent film, à savoir Norbert (Newt en anglais) et ses amis. Eddie Redmayne s’avère toujours excellent dans la peau de ce sorcier aussi excentrique que talentueux. Dan Fogler, quant à lui, est encore une fois parfait dans le rôle de Jacob, cet éternel optimiste perdu dans ce monde de magie et de monstres.

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New-York a laissé la place à un Paris magnifique. Le cinéaste se plait à filmer la ville et cela se ressent. Chaque rue, égout ou impasse est un prétexte pour faire ressortir la magie des lieux. Et le spectateur est amené à croire qu’une formidable chasse aux monstres va se dérouler dans ce splendide décor. Cependant, il va rapidement constater que, contrairement au précédent opus, le bestiaire fantastique s’avère bien maigre : la traque des animaux vendue par le titre du film n’arrive jamais réellement. Les seuls moments où les créatures pointent leurs museaux semblent tout simplement forcés et placés là dans l’optique de satisfaire un cahier des charges. C’est bien dommage, car la ménagerie du premier film était certainement un des éléments les plus divertissants.

Si le spectateur espérait se consoler en assistant à des duels de sorciers dantesques et des pirouettes magiques impressionnantes, il risque de se retrouver à nouveau déçu. En effet, après une scène d’introduction qui se révèle particulièrement prenante et bien conçue, le film s’essouffle peu à peu. Les quelques moments d’action qui suivent s’avèrent bien trop rares pour réellement maintenir l’intérêt du spectateur. C’est d’autant plus dommage que la magie apportait un réel prétexte pour offrir des images plus audacieuses. Mais non, mis à part un Paris couvert d’un funèbre linceul et d’une course-poursuite dans des archives kafkaïennes, rien ne vient réellement surprendre ou flatter la rétine. Ce qui est d’autant plus décevant après toutes les trouvailles d’ingéniosité des précédents opus.

Paradoxalement, c’est au niveau de la narration que le film se révèle être le plus faible. Pourtant chapeauté par J.K Rowling elle-même. Si l’histoire s’avère finalement simple, ce sont les trames secondaires qui apparaissent les plus complexes et superflues. Pareil pour certains personnages, quand ce n’est pas leur utilité qui se révèle comme douteuse à la nécessité du récit, ce sont leur agissements qui se révèlent alors contraires à leur caractérisation. À cela s’ajoutent des révélations maladroitement amenées qui viennent alourdir le rythme du film, comme si l’histoire devenait un simple soap opéra.

De tout cela ressort pourtant une direction scénaristique intéressante et bien moins manichéenne que ce que à quoi la saga nous avait habitués. Chaque partie a ses qualités et ses défauts. Et si Grindelwald semble être le personnage le plus intriguant du film, c’est parce qu’il est bien moins unidimensionnel que ce qui pouvait être attendu. Ce leader charismatique aux discours populistes est un inquiétant miroir de notre réalité et n’est pas sans rappeler d’inquiétants dirigeants.

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En conclusion, les fans de la saga risquent de trouver leur compte devant ce spectacle et seront ravis de retrouver les personnages attachants qu’ils avaient laissés. Les néophytes, eux, seront probablement frustrés par un univers manquant de clarté par moment et bien trop avare en scènes épiques.  Au final, et il est bien dommage d’avoir l’impression de n’assister qu’à un intermède destiné uniquement à faire monter la pression pour un prochain épisode.

Adrien Yavo

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